AIPTASIA MUTABILIS - (GRAVENHORST, 1831)
Aiptasia mutabilis, Aiptasie verte, Anémones de mer, cérianthes, Anémone trompette, anémone de verre, aiptasie bleue, aiptasie de Couch, Trumpet anemone, green aiptasia (GB), Anemone bruno (I), Ortiga blanca, anemona trompeta, aiptasia marrón (E), Couch's Siebanemone, Grüne Aiptasie (D), Groene glasanemoon (NL), Anémona trombeta (P)
Clef d'identification
Couleur brune et reflets verdâtres. Forme pointue des tentacules. Aconties éjectées en cas d'agression.
Distribution
Parfois présentée comme une espèce endémique de Méditerranée, il faut élargir sa distribution à l'Atlantique proche, même si elle y est moins commune (du sud-ouest de l'Angleterre jusqu'à l'Afrique occidentale).
Biotope
L'aiptasie verte vit fixée sur les rochers entre la surface et 50 m de profondeur. Elle peut aussi s'attacher aux crampons des grandes algues. Elle semble avoir une préférence pour les crevasses et les trous des fonds rocheux. Elle est solitaire.
Description
Le corps, ou la colonne, de cette anémone mesure environ 12 cm de haut pour un diamètre de 3 cm. La colonne, plutôt grêle, s'élargit vers le disque buccal. On la voit rarement car elle est souvent dans un trou ou une fissure.
Les tentacules, d'une longueur de 6 cm, ont une forme caractéristique en flamme : élargis à leur base, ils se terminent de façon très pointue. Ils sont translucides et marbrés, globalement brunâtres, avec des dessins ou des nuances blancs, bleuâtres ou verdâtres. Ils sont plus d'une centaine, répartis en 6 couronnes autour du disque buccal. Ils ne se contractent que partiellement, par mouvements saccadés. En cas d'agression, l'aipatsie verte peut expulser des aconties* par ses tentacules. Ce sont des filaments gluants et urticants, visibles à l'œil nu. Il existe des individus albinos.
Espèces ressemblantes
Aiptasia diaphana est de forme tout à fait semblable bien que beaucoup plus petite (3 cm environ de diamètre total). Elle peut former des tapis dans les eaux peu profondes. Elle s'installe plus particulièrement dans les eaux polluées des ports et des lagunes.
Autres noms scientifiques parfois utilisés, mais non valides
Aiptasia couchii (Cocks, 1851) : pour des questions de taille, ces deux espèces ont longtemps co-existé mais Schmidt a montré en 1972 qu'il s'agit en fait de la même espèce et que la taille ne dépend que du lieu de vie.
Origine du nom français
Aipstasie : directement issu du nom scientifique, verte : du fait des reflets qu'elle prend parfois.
Origine du nom scientifique
Aiptasia : signification inconnue (selon la faune de Perrier fasc IA). Aipt- : qui ne peut suivre (selon Cailleux et Komorn), mutabilis : du latin [mutabilis] = variable.
Alimentation
Cette espèce est carnivore et se nourrit en capturant ses proies à l'aide de ses tentacules couverts de cellules urticantes.
Reproduction - Multiplication
La reproduction des aiptasies se produit selon deux modes : - reproduction sexuée de mode ovipare* : les sexes sont séparés chez les Aiptasia. Pour Aipatasia mutabilis, la reproduction sexuée a lieu de juin à août. Les pontes sont rares. Les œufs tombent sur le fond. Une fois libérés, les jeunes ont déjà la forme de petites anémones. - reproduction par division (multiplication végétative) : les aiptasies ont une excellente capacité à se multiplier à partir d'un individu scindé en deux.
Vie associée
Periclimenes amethysteus, la crevette améthyste nettoyeuse, s'abrite au milieu des tentacules de l'aiptasie. Dans les eaux peu profondes, l'aiptasie verte héberge souvent des algues symbiotiques, les zooxanthelles. Ce sont elles qui participent à la coloration de l'animal.
Divers biologie
L'aiptasie verte se présente sous deux formes différentes en taille et couleur, dans des biotopes distincts : La plus petite est blanche, rougeâtre ou brune. Du reste, cette coloration varie au cours des saisons : plutôt foncée et peu translucide en hiver, transparente et pâle en été. Son habitat ne dépasse pas 5 m de profondeur. La plus grande est grise, jaune, verdâtre ou blanche, avec des tentacules zébrés ou réticulés de blanc. On peut la retrouver jusqu'à 50 m, voire 100 m, de profondeur.
Informations complémentaires
Les spécimens de Méditerranée sont de plus grande taille que ceux d'Atlantique. Leurs tentacules sont plus longs, avec plus de dessins colorés, particulièrement verdâtres. La "variante" atlantique n'est pas clairement identifiée aujourd'hui : "Il faut noter que, selon plusieurs auteurs, la famille des Aiptasiidés est à réviser. A. diaphana et les différentes formes intermédiaires (cf. A. couchii) appartiennent sûrement au complexe A. mutabilis". Elle peut également se déplacer : elle détache son pied du support et rampe par contractions et allongements successifs. Elle est crainte des aquariophiles car elle colonise rapidement les aquariums.